Au cours de ses péripéties, Son Gokû, qui n'était jamais sorti de sa forêt, sera amené à faire de nombreuses rencontres, amicales ou non, qui l'engageront à s'entraîner toujours plus et à découvrir le monde. Après un apprentissage auprès de maîtres comme Kamé Sennin ou Karin et un certain nombre de championnats, Son Gokû sera confronté à son passé de Saiyan, une race d'extraterrestres belliqueux humanoïdes, et découvrira qu'il avait été initialement envoyé sur Terre pour anéantir la race humaine. Cependant, il restera toujours le défenseur de la planète sur laquelle il a grandi. Toujours amené à combattre des ennemis de plus en plus forts (Freezer, Cell, Boo…), Son Gokû finira par devenir l'un des combattants les plus puissants de l'Univers et même de l'au-delà.
La première chose qui saute aux yeux est le choix de la stylisation emprunté par Floc’h. Pureté du trait, encrage net, cadrages et découpages recherchés, le curseur de la ligne claire a été poussé au maximum. Le résultat s’avère d’une précision et d’une élégance remarquables. Cependant, ce traitement visuel radical, associé à une mise en couleurs tout en aplat, finit par conférer à l’album une atmosphère plus hergéenne que jacobsienne. Ce glissement et échange des styles et des rendus est amusant à observer. Puis, pourquoi pas, il s’agit d'un hors-série en fin de compte.
Autre discordance peut-être plus gênante, un certain manque d’unisson entre le récit et l’approche graphique se fait remarquer. L’histoire imaginée par Fromental et Bocquet, malgré ses qualités intrinsèques, ressemble plus à une aventure calibrée pour la série régulière qu’à une exploration ou une réinvention. Le résultat n’est pas désagréable, loin de là, mais le classicisme de ces péripéties restreint ou estompe une partie de l’ambition esthétique mise en œuvre par le dessinateur. Sur une note positive, il est plaisant de noter que le lecteur a été épargné des interminables récitatifs habituellement associés au travail d’Edgar P. Jacobs.
Sun Tzu conseille d’avancer masqué et de surprendre son adversaire. Dans L’art de la guerre, Floc’h ne se cache aucunement et impose immédiatement ses intentions artistiques. Percutant, voire presque effronté, l’exercice est globalement réussi, même si un peu plus d’audace dans le propos aurait certainement renforcé la pertinence de l’entreprise.